jeudi 21 octobre 2010

Nos amis les Romains à Lugdunum

Hier soir en centre ville c'était comique car pour moi on était vraiment à Hollywood. J'avais l'impression que les gens faisaient du cinéma en plein air.

Hier soir en sortant du boulot, plus de métro, je fais station Bourse du travail jusqu'à Guillotière à pied à la nuit tombée. Un hélico de la gendarmerie patrouille dans le ciel du centre ville dans un bruit assourdissant. C'est rare, ça stress un peu. J'arrive à Guillotière. La station de métro est fermée. La nuit s'installe doucement, au loin des gyrophares éclatent la pénombre. Ça courre dans tous les sens. Une fumée lourde couvre le sol. Je vois des petits bataillons de CRS qui trottinent les uns derrière les autres, groupés serrés comme un pack de rugby à l'échauffement. Direction pont Bellecour. Quelques journalistes avec des casques d'alpinismes et des gilets anti-agression leurs collent le train, courant voutés dans leur aspiration, en prenant garde de ne pas abîmer leur 7D. C'est vraiment comique car il n'y a strictement aucun danger !!
Après tout quand à être dans une pièce de Molière autant jouer les Tartuffes à fond. J'avais presque envie de me mêler au footing des CRS avec mon costard. On aurait dit des romains qui courraient en petits groupes en mode tortue à l'attaque d'un village gaulois. Certainement excellent pour les photos et l'image renvoyée à la population de la ville descendue en masse dans la rue pour être au plus près.

Je me faufile comme je peux dans la foule de Guilliotière à Bellecour. Je suis arrêté par 4 rangés de CRS qui rendent impossible l'accès au pont. Dans un groupé pénétrant, petit coté, je tente une percée sur le pont mais le "5 Bleu" me fait lâcher prise au profit d'un raffut un peu limite. je cherche l'arbitre. Finalement je ne proteste pas. Clairement il faut jouer au pied par dessus pour les faire reculer... mais la décision ne m'appartient pas et je laisse mon équipe de pseudo grand reporter adopter la bonne stratégie.

Apparemment Les CRS ont encerclé les casseurs sur le pont Bellecour. L'hélico survole le pont avec un énorme projecteur. Trois frégates de la gendarmerie sont immobilisées sur le Rhône éclairant la surface de l'eau. Un zodiac de plongeur stationne sous une pile du pont. De là à penser qu'un casseur ait pu sauter à l'eau, il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas.
En faisant fi de toute cette agitation et ce climat de petite gué-guerre bonne à alimenter TF1 et Le figaro en chiffre d'affaire je prends la tangente. Sur une pénalité jouée rapide j'opte pour une ouverture sur l'aile: Le VéloV. La station la plus proche est littéralement encapsulée par la première ligne de CRS. Les vélos sont au chaud. J'arrive à prendre mon Vélo V et me voila parti pour 30mn de vélo à travers Lyon.

Petit échauffement sur la presque île, déserte. J'atteins "vieux Lyon". Ce véloV manque un poil de relance sur le gros braquet. D'ailleurs je cherche encore le grand plateau de la main droite. Certes le cadre est rigide mais un peu lourd. Privilégiant le confort et la météo humide, le mécano du Team VéloV ne devait pas être au fait de mon (sur)poids . En conséquence les boyaux sont gonflés un peu mou. Je passe devant le magasin de Manu. Alex est entrain de descendre le rideau. A ce moment là un Cyclo avec un beau Spécialized me double je lui prends la roue et nous voila parti jusqu'à Vaise par la piste cyclable. J'avoue j'ai clairement du mal à tenir sa roue. Le VéloV hurle à chaque coups de pédales. Le gars se retourne se demandant de quel droit un plouk en VeloV la veste au vent, la sacoche dans le panier au guidon, peut bien avoir l'outre outrecuidance de suivre sa noble monture moulée carbone. Il accélère. Finalement de Vieux Lyon, il me lâchera dans Vaise. Certe je n'ai pas pris de relais. Le vent de face ajouté à la position un poil relevé sur le VéloV me freine considérablement. Le VéloV serait tout à fait à même d'accueillir un prolongateur de triathlète. Je pense qu'il serait bon de sensibiliser JCDecaux dans ce sens.
Finalement j'aurais fait une bonne petite séance de vélocité, pas très loin d'une séance en puissance avec le vent de face. J'arrive comme une balle à la gare de Vaise je pose mon vélo. Ça sent le chaud. (Les freins ?). Ce VéloV n'avait pas du prendre l'air comme ça depuis un bon moment. Je monte ds ma voiture et je rejoins Lozanum.
Durée du trajet travail -> maison 1h10.
On ne s'en sort pas si mal. On retiendra l'importance de la solution VéloV dans cette petite aventure du soir. Merci au panier et l'éclairage sur le VéloV. Sans Vélo j'aurais mis 1h de plus pour rejoindre la gare de Vaise depuis Bellecour à pied.

- Le rugbyman cycliste -

4 commentaires:

  1. Alors là : bravo. Ce post m'a fait mourir de rire.

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  2. Je ne sais pas combien de temps tu mets pour écrire tes posts mais tu as vraiment une belle écriture.
    Seb

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  3. Encore une épopée grandiose ...
    La Dom

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  4. Ah c'est pas du mauriac non plus...

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