mardi 27 avril 2010

1000 Bosses 2010


Je me suis inscrit à la 1000 bosses, le samedi, la veille de la course sur le 85 km chrono. La météo annonçait du très beau temps, on a été servi. C’est agréable d’habiter à 20 mn du départ. Une fois sur le site de départ, je croise les membres du TAC engagés sur le 135, Loic, Olivier, Xavier. Vers 8h30, on reconnaît ensemble les premiers km du départ. Puis je vais me placer dans le sas des 85 km. Cette année j’ai la chance de partir en tête de peloton. C’est vraiment super agréable. Connaissant mon niveau cycliste, je ne suis pas là pour jouer les première places. Au vu du profil et du dénivelé, finir dans le deuxième tiers de classement serait très bien.


Ce n’est pas tous les jours qu’on squatte la première ligne d’un départ de cylo. Alors tant qu’à être devant au départ autant en profiter et mettre un peu d’ambiance. En effet , juste après le départ dans la montée en direction du Quincieux, je passe en tête et prends le large 100 m devant le peloton. J’attaque la côte de Sainte Concorce en tête. A mi pente je relâche et je me fais engloutir par le peloton. A l’asphyxie, mal échauffé, je perds 100 places jusqu’au sommet de la Croix du Ban. Il me faudra bien 30 km pour récupérer de ma « fanfaronnade ».
Je passe la Croix du Ban en essayant de rester dans de bonnes roues car la tentation est grande de lâcher prise suite à mon accélération brutale 5 km plus tôt. On bascule, et pas très lucide, j’assure la descente. Je me fais doubler. Comme il se dit dans le milieu moto, avant de gagner une course faut la finir, tâchons donc déjà de finir celle-ci. Maintenant, c’est une certitude : je suis piètre descendeur. Malgré tout, dans les virages entre Chevinay et le début de l’ascension du col de la Luère, je devine la tête de course avec la voiture ouvreuse (dont j’ai encore l’image du coffre en tête :p). Ca me redonne de l’élan, me disant que finalement je ne suis pas complètement largué. Pas très bien, sûrement trop mangé au petit déjeuner, je décide de monter le col de la Luère à mon rythme. Après tout, ce parcours de la 1000 bosses n’est vraiment pas du tout tracé pour moi. Je me fais un peu violence pour ne pas me faire distancer par les personnes autour de moi. Certains retardataires du 135 km « bouchonnent ». Ces personnes qui ont bien raison de prendre leur temps vu le paysage magnifique provoquent des cassures et donc des accélérations pour « boucher les trous ». Je pense que j’ai battu mon record dans l’ascension de la Luère n’étant quasi jamais descendu en dessous des 16km/h. Ce qui est un exploit pour moi. Je me calle sur le rythme du dossard #1421. En file indienne, très étirés, on atteint le sommet vers Saint-Bonnet-Le-Froid dans un groupe d’une vingtaine de cyclistes. Sur le plat, ça relance fort et je ne suis pas décidé à les laisser filer sans moi. La première petite descente fait du bien avant de reprendre la courte, mais difficile ascension entre le col de Malval et Yzeron. J’effectue la montée du col de Malval toujours calé dans les roues du #1421. On double pas mal de monde. Les groupes explosent, c’est très éparpillé. Au sommet je fais l’effort de rentrer sur le groupe devant composé de la première féminine, Maureen Guichardot. Maureen est habillée de pied en cap par SCOTT, monture comprise. Sur les crêtes, son « garde du corps » qui joue l’équipier, cherche des alliés et me demande de prendre des relais. Dans la descente sur Yzeron, je reste dans les roues de « Miss Scott » et son équipier. Une fois à Yzeron, on attaque le col des Brosses en direction de Duerne. Les jambes commencent à revenir. L’accélération du départ est digérée. La famille Martin est sur le bord de la route pour nous redonner le moral. Le paysage à cet endroit est superbe. J’ai perdu mon métronome, dossard #1421, tout le monde monte à son rythme. Là encore il y a beaucoup d’espace entre les cyclistes. Néanmoins je reprends un groupe au sommet du col des Brosses. Dans la descente tout le monde se regroupe. Nous ne sommes maintenant pas loin d’une grosse trentaine à descendre « bille en tête » sur Duerne puis Sainte-Foy-l’Argentière.
 Dans la descente de Sainte-Foy-lArgentière très rapide (78 km/h à mon compteur) je repense à mon pneu arrière usé à la corde découvert 2mn avant le départ.  (Pas serieux)
Cela me paralysera un peu dans les virages serrés. Le chaperon de « Miss SCOTT » prend toute la largeur de la route faisant fi des possibles véhicules en sens inverse. Une fois la descente avalée, je me replace aux avant postes. Je reste dans la roue du premier du groupe pour rejoindre le village de Montromant au pied du col de la Croix de Part. Je ne suis vraiment pas au mieux. La personne devant moi me demande de prendre des relais mais je suis à la rupture. A la vue d’un groupe pas très loin devant, deux personnes nous déboitent par la droite et accélèrent pour tenter de faire la jonction. Au profit d’une descente je prends les roues et on rejoint le groupe. Je me retourne et surprise : nous sommes que quatre à avoir fait la jonction. Mon ancien groupe est toujours distant de 500 m. Je pense pouvoir me refaire un peu la fraise dans ce groupe mais le col de la Croix de Part débute.
Au pied du col, le rythme s’accélère. Nous sommes une dizaine en file indienne. Une personne du team Scott Vélo 101 ouvre la marche. Je suis bon dernier. Je serre les dents bien décidé à ne pas me laisser distancer par le groupe que je viens d’intégrer au prix d’un sérieux effort. Durant l’ascension, tous les km je descends une dent pour relancer en danseuse et recoller à la personne qui me précède. Deux Jurassiens sont dans mon groupe, une personne de Saint Claude et une personne du VTT Orgelet. J’ai déjà roulé à la Bisou avec la personne de Saint Claude. Je le reconnais, enfin je crois. La personne d’Orgelet a un beau cuissard bleu marqué Jura. Limite je suis jaloux. Une pancarte annonce sommet à 3km. Je ne suis pas bien du tout. Deux personnes lâchent prise et décident de finir à leur rythme. Je regarde mon compteur tous les 200m. Je vois poindre la pancarte sommet à 1km. A la vue du sommet le tempo ralentit et je souffle un peu. Pas mal d’accompagnateurs sont placés au sommet pour ravitailler leurs coureurs. Quelques bidons volent. Les deux Jurassiens seront ravitaillés et encouragés… en Jurassiens comme il se doit. Course de ski quand tu nous tiens.

La descente qui suit sur Yzeron est courte… trop courte. Tout de suite on enchaîne avec le col de Malval. On reprend un groupe. Plus très lucide, il me faut bien 1 mn pour reconnaître Bruce. Pensant à une défaillance de sa part, je lui demande s’il veut un gel ou un ravitaillement. Je lui propose un gel mais en fait j’en ai plus, c’est malin….Bravo. Finalement, le col de Malval se passe bien mieux que je ne le pensais. Il n’y avait pas trop de vent. Je relance difficilement au sommet pour aller chercher trois échappées. Je fais le boulot sur la route des crêtes jusqu’au sommet du col de la Luère. Bruce est dans ma roue. Je ne voulais surtout pas que l’on gâche tout l’effort fourni dans le col de la Croix de Part pour voir revenir sur nous mon ancien groupe. Je n’aime pas trop la descente du col de la Luère côté Chevinay. Le revêtement ne me donne vraiment pas du tout confiance alternant bitume rugueux imitant le gravillon et parties très lisses fondues au soleil. Debout sur les freins à chaque virage dans la descente, je me fais passer par le membre du Team Scott Vélo 101 qui imprimait un bon tempo dans la Croix de Part. Lui par contre est très décontracté car il lâche son guidon et se ravitaille des deux mains alors que moi je suis tout crispé.
La route par Chevinay est un bonheur, on met du braquet. Mais l’ascension finale redoutée de tous pointe son nez. Nous voilà au pied de la Croix du Ban. 100 m d’ascension et je suis pris d’une crampe dans chaque jambe prêt à poser le pied. J’essaie de mouliner au maximum mais ca grimpe tellement que je suis bien obligé de forcer un peu. Je suis complètement détaché de mon groupe. J’ai vraiment du mal à gérer la douleur. Je suis cloué sur place, paralysé. Je me pose encore la question si je ne vais pas descendre du vélo. Finalement, ça s’arrange, la douleur se fait moins forte. Bruce ne m’a pas doublé. J’apprendrai à l’arrivée qu’il a été pris de crampes aussi. Cette ascension à 10 km du but est vraiment le juge de paix. On est tous arcboutés sur nos vélos. Je double quelques personnes encore plus entamées que moi. Je pense que mon groupe à dû me prendre 2-3 mn dans cette ascension. Connaissant la fin de parcours tout en descente jusqu'à l’arrivée, je sais que je ne les reverrai plus. Je bascule à la Croix du Ban, heureux d’en finir. Je ferme mon maillot et maintenant la descente … quelle descente… Le passage dans le village Pollionnay frôlait une bonne piste noire de ski alpin. Dénivelé, trou, bosse, c’était incroyable. A un moment, j’ai pensé décoller sur une bosse. J’ai cru casser mon vélo au moins à deux reprises dans des nids de poules. Enfin j’entrevois le panneau arrivée à 1 km. Je me retourne, il y a une personne 300 m derrière moi. Le plat montant pour atteindre Grezieu fait chauffer les jambes une dernière fois. Je finirai 72 ème en 2h43. Je suis finalement assez content. Par contre je n’ai vu aucun stand de ravitaillement. Contrairement à la Bisou où les bénévoles nous tendaient des bouteilles, là je n’ai vu personne. Ce fut une belle matinée de cyclisme.
On discute avec les stars du TAC qui finissent le 135 km dans un temps canon. Bravo.



Voici les photos :

4 commentaires:

  1. J'ai fait le parcours de 135 kilomètres et comme toi, j'ai ressenti les prémisses de crampes lors de la montée du dernier col. J'ai eu aussi l'impression de décoller par endroit dans la descente du col. J'ai apprécié ton compte rendu. Etes-tu originaire du massif du Jura ?
    Personnellement, je suis originaire de Mouthe et ancien skieur de fond. Je préfére désormais le vélo.
    A+, j'espère
    Olivier

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  2. Oui originaire du jura, plus précisément de la région de Lons, mais nos origines se situent plutôt de l'autre coté de la Baroche entre les Pontets et Nozeroy en bas de "la patte d'oie :)"

    Effectivement La Traversée de la Haute-joux, l'Envolée nordique, le Marathon des neiges et la Transju m'ont déjà bien fait souffrir ...

    Oui le vélo est je pense le bon compromis pour garder la forme sans "se fusiller".

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  3. Salut,

    une 72me place sur le petit parcours, c'est plutôt bien comme résultat ! Ton objectif de "finir dans le 2ème tiers du classement" est largement rempli.

    Florent

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  4. Oui le résultat est bien mieux qu'espéré :)

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